| | Une bonne journée pour changer le monde (R.) | |
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Evana Brookman
Messages : 212 Date de naissance : 21/02/1991 Date d'inscription : 02/01/2010 Age : 33 Année d'étude : Deuxième année. Spécialité : Sciences politiques. Pseudonyme : Charlotte (a).
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| Sujet: Une bonne journée pour changer le monde (R.) Mer 6 Jan - 1:49 | |
| Qu’est-ce que faire un pas en avant, pour vous ? Un petit truc, une avancée. Pour Evana, aborder quelqu’un était un pas en avant tellement colossal qu’il vous aurait fait peur. Aborder quelqu’un n’impliquait pas encore aborder quelqu’un du sexe opposé, ce qui était radicalement différent. Aborder quelqu’un du sexe opposé, c’était la chose la plus difficile qu’elle pouvait faire. Sérieusement. En général, dans ces moments là, elle passait pour une vraie cruche. Rougissante, bafouillante… Stupide, en gros. Bref. Cela faisait un petit moment qu’Evana suivait avec attention les différents mouvements organisés par ce jeune garçon, Davis, qui prenait souvent la parole pour annoncer diverses manifestations. Evana avait toujours considéré que sauver les bébés phoques sans intérêt financier mais juste par amour était une chose fantastique, et à vrai dire, les actions de Davis lui rappelaient les malheureux phoques. Elle avait longuement hésité à s’engager elle-même, et à se rendre à un de ces meetings mais une fois de plus, sa timidité la bloquait sur ce côté-là. Donc elle avait continué à observer de loin ses actions, un peu fascinée par cette volonté de fer de changer les choses.
Evana vivait dans la persuasion que c’était ces gens là qui plus tard changeraient les choses et feraient la différence, entre un monde de négatifs chroniques ou un monde un peu meilleur. Si elle avait eu le courage, la carrure pour faire ce genre de choses, elle n’aurait pas hésité un instant. Malheureusement, ce n’était pas pour elle. Elle se voyait mal décrocher un micro pour annoncer non pas à une seule personne, mais à des dizaines d’élèves, qu’elle les attendait pour une action formidable en faveur des arbres dans je-ne-sais quelle forêt. Non, définitivement pas.
Ceci dit, ne pouvant s’empêcher d’admirer avec force le geste et l’implication du jeune homme, elle avait décidé de se rendre à un de ses meetings. Elle s’assiérait tout au fond, ne dirait pas un mot, écouterait, pourrait se repasser la scène en boucle, imaginerait plus tard qu’elle avait pris la parole pour discuter de ces idées, pour forcer les autres à réagir. C’était comme ça qu’elle fonctionnait, avec des moments de rêve qu’elle formait à partir des journées qu’elle vivait. Quand elle y pensait, elle se faisait de la peine donc la plupart du temps, elle évitait d’y penser.
Toujours est-il qu’elle se dirigeait assez rapidement vers la salle, qu’elle avait noté sur un morceau de papier pour ne pas l’oublier. Elle était un peu en retard, parce qu’elle n’était pas sûre de vouloir vraiment entrer. A bien y réfléchir, être en avance aurait sans doute été une meilleure option, étant donné qu’elle allait être obligée de frapper puis d’entrer devant tout le monde. Elle inspira à fond en arrivant devant la salle, sentant le rouge lui monter aux joues et son cœur s’accélérer de stress. Elle soupira, désolée par elle-même, frappa deux légers coups puis poussa la porte doucement. « Désolée… je suis un peu en reta-… » Elle arrêta immédiatement de parler. Elle était en train d’entrer dans une salle vide. Ou du moins, presque vide. Seul Davis était présent, au fond, sur la droite. C’était tout, sauf ce qu’elle avait prévu.
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| | | Davis Jones
Messages : 12 Date de naissance : 02/07/1990 Date d'inscription : 05/01/2010 Age : 33 Année d'étude : Troisième Spécialité : Écologie, Biologie des Organismes Pseudonyme : Marie
| Sujet: Re: Une bonne journée pour changer le monde (R.) Sam 9 Jan - 1:01 | |
| Davis était un amoureux des causes perdues. Son optimisme légendaire et son côté utopiste le persuadaient totalement qu'il pouvait changer les choses s'il y mettait tout son coeur. Au pire, il réussirait peut-être à sensibiliser une dizaine de personnes au cours de sa vie qui le rejoindraient dans ses convictions. Et peut-être que ses dix personnes en convaincront chacune dix autres. Et ainsi de suite. Davis était certain que c'était comme ça que tout pouvait changer. Eduquer les gens et compagnie. Et il serait le point de départ de tout cela puisque les mecs en tête de son pays étaient incapables de penser à autre chose que sauver Wall Street et envoyer des soldats dans le désert pour tuer leurs frères. Honteux. A quoi bon, bordel ?
Alors il organisait toute sorte de meetings toutes les semaines et réussissait parfois à réunir une dizaine d'étudiants et parfois professeurs si le sujet les passionnait vraiment. Il menait souvent des actions de toute sorte visant à interdire l'assassinat des baleines dans le monde entier ou la propagation des déchets dans la mer. Mais ils n'étaient jamais plus de dix à se rassembler. A croire qu'ils aimaient tous se baigner dans la merde ou voir des massacres quotidiennement aux infos. Davis ne comprenait rien au monde qui l'entourait et à ceux qui en étaient les acteurs, mais peu importait, il sentait qu'il avait le devoir et le pouvoir de faire quelque chose. Et tant pis si la moitié de l'université le prenait pour un communisto-écolo-hippy. Qu'ils restent dans leurs vies d'aliénés. Lui au moins avait trouvé un sens humain à la sienne.
Ce jour-là, il en était persuadé, il réussirait à réunir un maximum de personnes. Il avait fait le tour des amphithéâtres la veille. Le sujet concernait le recyclage et la consommation de papiers dans l'université. Il était hallucinant de voir le nombre de polycopiés imprimés chaque jour pour des élèves qui ne les regardaient que cinq minutes et les jetaient ensuite dans des poubelles inadaptées. Sérieusement, est-ce qu'un arbre méritait d'être traité de la sorte ? A peine observé et jeté n'importe où ? C'était comme ne jamais prêter attention à un être humain, ne pas le respecter, et ensuite le jeter dans une fosse à purin. Couper des arbres était déjà honteux, mais si personne ne faisait en sorte de leur assurer plusieurs vies ensuite grâce au recyclage...En effet, personne ne faisait rien, visiblement. Dix minutes s'étaient écoulées après l'heure prévue de commencement de cette réunion et personne ne s'était montré. Putain. Qu'est-ce qu'ils avaient de mieux à faire ? Les soldes, peut-être ? Davis aurait pu perdre tout espoir en l'être humain mais non, il continuait de croire qu'il restait quelque chose de pur en chacun. Et puis, quelqu'un venait de pousser la porte de la salle qu'il avait réservé. Il n'en fallut pas plus pour faire réapparaître son éternel sourire. Il ne l'avait jamais vue. Une nouvelle recrue. Et qui sait, peut-être une nouvelle militante ? Il se devait d'assurer. Davis se décolla du mur du fond et s'empressa d'aller la saluer, d'une simple poignée de main.
- C'est pas grave, de toute façon personne n'est venu. C'est pas la première fois. J'ai pas spécialement l'impression que les gens s'intéressent à ce genre de choses. Ils ont mieux à faire. Je sais pas quoi, mais sincèrement, est-ce que quelque chose te paraît plus important que de sauver le monde, toi ? D'une quelconque manière. Il y a teeeellement de choses qui peuvent être faites. Et tellement de personnes pour les réaliser. Je comprends pas. Ca les tuerait de prendre quelques heures sur leurs emplois du temps pour réaliser quelque chose de bien ? Je suis ravi de voir quelqu'un, en tout cas. Je suis parfois à la limite de perdre espoir mais je me dis que non, il y aura TOUJOURS quelqu'un d'autre. Et là c'est toi. Je m'appelle Davis, au fait. | |
| | | Evana Brookman
Messages : 212 Date de naissance : 21/02/1991 Date d'inscription : 02/01/2010 Age : 33 Année d'étude : Deuxième année. Spécialité : Sciences politiques. Pseudonyme : Charlotte (a).
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| Sujet: Re: Une bonne journée pour changer le monde (R.) Dim 17 Jan - 16:59 | |
| Je devins immédiatement rouge comme une tomate en réalisant que j’étais toute seule dans la salle. J’allais mourir de honte parce que j’étais incapable de tenir une conversation cohérente avec une personne qui appartenait à la fois au sexe opposait, mais qu’en plus, je ne connaissais pas et admirait par ses actes. J’ai toussé légèrement, en inspirant profondément, le laissant parler pour me donner le temps de reprendre mes esprits de pauvre petite fille trop coincée. Il me salua d’une poignée de main avant de commencer à m’expliquer ce qu’il se passait, et semblait tellement passionné par ce qu’il disait qu’il ne nota pas – ou du moins, fit comme si – mon trouble. Je poussais un très léger soupir de soulagement en hochant la tête, compatissante, et en récupérant ma main. « Les gens ne font plus attention à rien, de toute façon. »
Nouveau hochement de tête. Je n’avais jamais remarqué avant que si peu de gens s’intéressaient à la cause. Que les filles populaires et intéressées par leur défilé de pompom girls ne viennent pas, ça, je le savais bien sans même être venue. Mais j’espérais quand même que certaines personnes dans cette école n’était pas égoïste au point d’oublier toutes valeurs morales. Une nouvelle illusion de petite fille parfaite, me dis-je. C’était sans doute avec ce genre d’illusions que j’étais devenue naïve, mais il était tellement plus beau de croire que le monde était bon, que je n’aurais perdu ces illusions pour rien au monde. J’ai toussé légèrement pour m’éclairer la gorge, en surveillant mes mots pour ne pas dire de bêtises. « Je pensais que certains étaient raisonnables et concernés. Peut être qu’on est vraiment dans une école de fous, finalement. » J’ai souri doucement, sur le ton de l’humour, en balayant la salle d’un regard.
Si on avait été assez nombreux, sans doute aurait-on réussi à faire quelque chose. « Je n’étais jamais venue avant… » Cette idée me paru tout à coup bien stupide. Pourquoi avoir fait le choix de rester loin de la vraie vie ? J’ai soupiré devant ma propre stupidité, avant de me rappeler que ma timidité maladive y était pour beaucoup. « Je m’appelle Evana… Et si je peux faire quoi que ce soit, je suis volontaire. » J’ai souri en hochant la tête pour appuyer mes propres. « Enfin, euh… » Je n’étais pas sûre d’être capable de bloquer un cours, de prendre un micro devant un amphi plein, de faire une manifestation. Ca me demanderait un tel travail sur moi-même que je préférai mettre des limites à ma bonne volonté. « Ce qui est dans mes cordes, quoi. » J’ai secoué la tête, rougi un peu plus – pour la forme, il fallait bien, qu’étais-je sans ce rougissement perpétuel qui m’habitait les joues dès que j’ouvrais la bouche, hm ? Ce que c’était agaçant ! « Dis moi alors… Qu’est-ce que tu comptais faire, si on avait été un peu plus nombreux ? Y’a pas un moyen de recruter des gens ? » Le monde, c’était sans doute ça la clé. Plus on était nombreux, plus on avait d’impact, ça me paraissait évident. Mais pas gagné. Evident mais pas gagné.
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