TOPIC COMMUN : Week d'intégration !

Qui dit nouvelle année, dit nouveaux élèves. En effet, et comme chaque année, de nombreux jeunes étudiants font leur entrée dans la prestigieuse académie. Et, comme à leur habitude, les anciens organisent un week-end d’intégration. Celui-ci se déroulera au manoir, comme l’ont souhaité les troisièmes et deuxièmes années. Situé non loin des bois, faites attention au grand méchant loup, mais surtout.. aux idées machiavéliques des anciens ! Préparez vous à vivre deux jours que vous ne pourriez oublier…

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Musique, boissons en tout genre, bonbons, chocolat, chips etc ... les ingrédients pour passer une bonne soirée sont tous réunis. Il est vingt deux heures et les élèves font leur entrée dans le manoir...


Info : Je pense que tout le monde devrait poster au moins une fois à la suite de ce message, histoire de faire arriver son ou ses personnages au manoir. Par contre, libre à vous d'ouvrir d'autres topics pour faire intéragir seulement deux personnages dans les caves par exemple. Et bien sûr, possibilité de poster aussi dans les bois, puisqu'au fond, les deux lieux sont reliés entre eux.

Kelsey allongé sur le lit essayait de trouver assez de force en elle pour se lever et se préparer pour le weekend d’intégration. Kelsay venait à peine de sortir de sa salle de bain et elle n’avait qu’une envie, dormir ! Elle avait cru vouloir tuer Dakota et son entrainement particulièrement physique aujourd’hui. Elle n’en pouvait plus et à vrai dire, elle n’avait plus qu’une envie, dormir et ne se réveiller que le surlendemain. Malheureusement, elle ne voulait pas rater le weekend parce qu’elle adorait cette ambiance, tous les nouveaux avec lesquels elle n’avait pas eu le temps de discuter, la musique, enfin, tout ça quoi ! Kelsey, les yeux rivé sur le plafond, compta jusqu’à dix et finit par se lever. Elle ne mit pas longtemps à choisir sa tenue. Une petite robe et des chaussures à haut talons de la même couleur. Kelsey adorait les chaussures, chez elle, elle devait en avoir des centaines et ici, elle ne complait plus les paires qu’elle ramenait à chaque fois qu’elle partait en weekend ou qu’elle achetait à chaque fois qu’elle avait faire du shopping. En plus, elle n’était pas très très grande comme certaine filles à la taille de mannequin qu’il y avait dans l’académie, elle pouvait donc se permettre les hauts talons. Kelsey enfila la robe rapidement qu’elle ne trouva pas si décolleté sur le coup puis ses chaussures. Le reste se fit naturellement et plutôt rapidement. Ses cheveux, elles ne les coiffaient jamais et n’aimaient pas les coupes bizarres qu’on doit préparer une heure à l’avance. Ses longs cheveux chocolat, étaient lâchés et ils retombaient gracieusement sur ses fines épaules. Quant au maquillage, Kelsey en mettait très peu pour deux raison très simple. Elle ne savait pas très bien se maquiller et elle préférait rester naturelle au maximum. Kelsey se regarda dans le miroir et sourit, elle était prête. La jeune femme prit un post-it qu’elle cola soigneusement à l’endroit ou Elliot posait habituellement ses clefs. Elle lui disait de ne pas l’attendre car elle était déjà partie et de la rejoindre. Après ça, Kelsey prit ses affaires et sortit de la chambre le plus rapidement possible, car déjà à la bourre.

Arrivé au manoir, Kelsey repéra beaucoup de personnes qu’elle connaissait, mais également pas mal avec qui elle n’avait jamais parlé. C’est fou tout de même de côtoyer autant de genre sans leur accorder la moindre attention et ni même savoir comment ils s’appelaient. Kelsey ne mit pas beaucoup de temps pour voir Silver. Silver son amie de l’année dernière, qui deux mois plus tôt, n’était pas du tout la Silver d’aujourd’hui physiquement. Elle resta bouche bée quelques secondes, vraiment heureusement de voir Silver si jolie et rayonnante, bien que les deux jeunes femmes ne se parlent plus depuis longtemps maintenant. Kelsey n’osa pas se diriger vers son ancienne amie, et pour cause, elle ne savait même pas pourquoi cette dernière ne voulait plus lui adresser la parole. Elle soupira en essayant de rejoindre les élèves déjà regroupé lorsque soudain, elle ne put plus marcher. Kelsey baissa rapidement la tête vers ses hauts talons qu’elle affectionnait tant et soupira. Son talon, était tout simplement coincé entre deux planches en bois. Décidément, c’était bien sa veine, ce genre de choses aurait put arriver à n’importe qui mais ça lui arrivait précisément à elle ! Elle grimaça en levant les yeux au ciel. Kelsey essaya d’abord de s’extirper sans s’étaler comme une crêpe devant tous les autres élèves mais rien, le talon était malheureusement, bien trop enfoncé. Plus qu’une option, marché pied nu et c’est à contre cœur que Kelsey s’accroupi pour enlever cette chaussure et la laisser là, coincé au milieu du manoir. Elle enleva l’autre et la garda dans sa main en s’avançant vers le buffet prête à lancé son escarpin à la figure de celui ou celle qui oserait lui faire une remarque. Là, elle se marmonna à elle seule.

- JE DETESTE CE MANOIR, JE DETESTE CES CHAUSSURES… JE HAIS DEJA CE WEEK END !

A peine allait-elle ouvrir la bouche pour saluer ses amis qu’une brunette fit son apparition et la coupa dans son élan. Etonnée, elle ne le fut plus lorsqu’elle découvrit Lorelai devant elle. Les deux jeunes femmes étaient comme deux sœurs, se taquinant à longueur de journée, se disputant, mais s’adorant sans jamais le dire. La présence de la pom pom girl ne surprit donc pas la jolie capitaine qui s’empressa de se tourner vers elle afin de lui répondre.

« Je ne savais pas que tu avais besoin de moi pour te rendre au manoir, honey. Et puis, tu étais trop longue sous la douche, j’ai pensé qu’un bel étalon t’avait rejointe tu sais… »

Elle fit une mine désolée, puis se mit à rire. Non vraiment, Lorelai sous la douche, c’était quelque chose, et voyant l’heure, Dakota s’était décidée à faire la route seule, sachant pertinemment bien qu’elle retrouverait sa colocataire sur place. Tournant la tête afin de balayer l’endroit d’un regard, c’est alors que celui-ci se posa sur Silver, sa meilleure amie qui venait tout juste d’arriver. Comment ça Silver était là ? Dakota croyait que mademoiselle n’avait pas envie de venir faire la fête et préférer rester seule. Elle lui fit signe de la main, puis lui proposa de la rejoindre.

« Je rêve, ou c’est vraiment toi ? Non, vraiment, c’est pas possible. Toi, ici ? » Dakota ne put s’empêcher de rire à nouveau. « Toi aussi, tu attends avec impatience que Brianna hurle « à l’aiiiiide, il y a une araignée ! » ? »

Will’ n’avait rien à foutre des études, de Waverly, des élèves qui peuplaient cette école merdique, de leur argent, des fêtes qu’ils organisaient, et encore moins de ce week-end d’intégration aussi inutile qu’eux. Mais s’il y avait quelque chose que notre homme aimait particulièrement, c’était bien foutre la merde. Et ce week-end d’intégration s’avérait être le moment parfait pour pouvoir se défouler en tabassant d’innocents premières années qui ne pourraient se défendre. De plus, il espérait bien profiter de cette soirée pour pouvoir entretenir son petit business florissant : oui, la principale activité de notre beau brun était de dealer. Bien que la famille Fitzgerald ait bien plus d’argent qu’il n’en faut, Will se plaisait à les envoyer se faire foutre en ne se servant pas des comptes que ses parents bourraient sans cesse. Ses parents étaient pitoyables et il ne voulait rien venant d’eux, c’est pour ça que notre salop préféré s’amusait à vendre de la drogue à ces fils de riches qui étaient ses collègues, espérant à chaque fois que l’un d’eux ferait une overdose et crèverait juste sous ses yeux. Cette pensée tira un petit sourire mesquin à Fitzgerald. Mais notre homme fut troublé dans ses rêveries par la sonnerie de son portable : Nymphe l’appelait. Et c’est sans se faire prier que Will’ l’a rejoignit –et bien lui en prit d’ailleurs (a)-. Evidemment notre homme lui demanda de venir avec lui au WEI et à son étonnement, mademoiselle Rockefeller accepta avec un engouement non sur-joué. C’est donc ensemble qu’ils se rendirent au Manoir. Will gardait Nymphe contre lui dans une étreinte possessive & protectrice & lorsque la jeune femme lui fit part de son intention de rejoindre Brianna, Fitzgerald se contenta d’hocher la tête en lui indiquant qu’il allait chercher à boire. Se dirigeant vers le bar, le regard de William balaya la pièce principale, dans l’espoir d’apercevoir celui qu’il considérait comme son frère, Liam. Mais notre homme abandonna presque aussitôt l’idée de le trouver ici sachant pertinemment qu’il ne verrait pas Liam dans ce manoir, ce qui n’était pas surprenant lorsque l’on savait que ce dernier se transformait en une de ces carpes complètement muettes quand il était en présence de plus de trois personnes, à la différence de Will’ qui lui, avait une bien trop grande gueule. Quoi qu’il en soit il faut dire que son meilleur ami et lui n’étaient pas le genre à côtoyer leurs « camarades de classe » lors de petites fêtes selectes, mais plutôt à fumer des joints et boire des bières ensemble tout en refaisant le Monde, complètement déchirés, avachis sur des canapés dans un squat pourri dont ils avaient fait leur repère. Oui, Will’ se plaisait à se montrer différent en arborant sa marginalité –d’ailleurs avec son jean troué et son vieux perfecto en cuir pourri sur le dos, le jeune homme détonait étrangement par rapport à tout ces mecs en costards impeccables-, il ne voulait pas être comme tous ces enfoirés de fils à papa qu’il exécrait profondément. Tous ces enfoirés qui pensaient que le surplus matériel et les excès en tout genre, pouvaient combler l’absence et le manque d’amour. C’était tellement pathétique que si Fitzgerald avait eu un cœur, il les aurait tous prit en pitié, mais comme ce n’était pas le cas, il se mit juste à rire devant le spectacle indécent que lui offrait cette jeunesse décadente. Putain, il avait déjà envie de se casser de cet endroit qui puait l’eau de Cologne hors de prix et la chienne en chaleur.

Aucun d’eux n’avait une bonne opinion de Will’, d’ailleurs les élèves de Waverly pensaient –enfin, ils faisaient plus que de le penser, ils le criaient haut et fort- que Will –ce fils de pute- ne sortait avec Nymphe que pour la baiser, de même qu’ils se demandaient comment était-ce possible que la divine créature qu’elle était n’ai pas depuis longtemps largué ce looser pitoyable sans avenir. Les gens ne comprendraient pas. Ils ne comprenaient rien de toutes manières. S’ils pouvaient regarder ne serait-ce que plus loin que le bout de leur nez, ils s’apercevraient que malgré son air indifférent, ses accès de violence, et sa profonde misogynie, Will’ aimait sincèrement Nymphe. Et bien qu’il ne sache pas exactement ce qu’était réellement l’amour, ce qu’il ressentait pour elle était sans aucun doute bien plus fort que tout ce que ces pauvres imbéciles ignorant ne pouvaient imaginer. Seulement dans une société où les apparences règnent en maitresses, lui, n’a pas besoin de dégouliner de petites attentions insignifiantes pour le leur démontrer, parce qu’il n’a rien à prouver à personne, encore moins à ces merdeux. Le fait est que lorsqu’il était avec elle, le salop tourmenté et violent laissait apparaitre un William différent, tendre et attentif, mais cela, elle seule pouvait le voir. Elle était celle qui changeait tout, parce qu’elle était différente. Néanmoins, Fitzgerald avait encore bien du mal à gérer cet amour brulant pour elle et il n’était jamais totalement serein. C’est pourquoi lorsqu’il vit que Nymphe était quasiment collée à Chuck, ce minable qui représentait tout ce que William détestait, le sang chaud de notre homme ne fit qu’un tour. Putain, elle se foutait de sa gueule là. Il allait faire ravaler à cet imbécile son sourire stupide, et vite –et le castrer par la même occasion.

Will’ serra les gobelets en plastique dans ses mains avec une telle force que ceux-ci s’écrasèrent au sol, ou plutôt ils se seraient écrasés sur le sol s’ils n’avaient pas heurté quelque chose avant la finalité de leur chute, à savoir : les chaussures de Silver Delaney. Absorbé par la vision de ce Chuck beaucoup trop proche de sa Nymphe, notre homme n’avait pas remarqué la présence de la jolie blonde et venait de la percuter de plein fouet. Apercevant juste à temps qu’il s’agissait d’une fille, Fitzgerald ne lui balança pas son poing dans la gueule et se contenta d’un « Putain, va te faire foutre pétasse ! » véhément. Baissant la tête, il s’aperçut du dégât causé aux chaussures de la jeune femme, et comme s’il en avait quelque chose à foutre, il ponctua son observation : « Mince. Devinez qui va devoir demander à son papa-adoré de lui acheter une nouvelle paire de chaussures ? » -Cette phrase aurait pu paraître maladroite, bénigne, et facilement pardonnable, mais la regardant avec plus d’insistance, Will’ reconnut Silver, et se rendit compte que sa pique était bien plus blessante que ce qu’il n’avait imaginé en la prononçant, des fois, il s’épatait. Un sourire cruel et insupportable déchira les lèvres de notre homme, signe qu’il était parfaitement au courant que Delaney Senior avait succombé à un cancer il y a de ça quelques années. Ne s’arrétant pas dans sa lancée, Fitzgerald poursuivit : « Mais j’ai bien peur qu’il ne pourra rien pour toi. A moins que tu penses qu’il soit toujours parmi nous ? » Sa propre remarque lui soutira un éclat de rire.Will’ connaissait à peine Silver, mais nul doute que connaissant leur caractère respectif et leur différence assumée, ils se seraient bien entendu… Si le jeune homme ne détestait pas tout le monde. Oui, Fitzgerald était un être cruel, qui n’éprouvait pas la moindre once de pitié ou de remord. Son esprit bouffé par la haine n’épargnait rien ni personne, il crachait son mal de vivre à la gueule des autres, peu importe ce qu’ils étaient. Silver se trouvait juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Dommage.

Théa était transparente. Personne ne la voyait, personne ne daignait lui adresser un seul regard. Seule dans un coin de la pièce centrale, la demoiselle se contentait d’observer. Son regard passait de groupe en groupe, de couple en couple, prenant un air dégoûté lorsque deux personnes s’embrassaient. Pourquoi fallait-il toujours que les couples s’affichent ainsi ? Comme si cela intéressait les autres de les voir se dévorer à pleine bouche, manquant de s’étouffer, ou manquant d’air. La seule chose positive dans cette soirée était la musique. Certes, ce n’était pas tout à fait le genre de Théa, mais elle appréciait tout de même le son qui avait pris possession de ce manoir, jusqu’à alors, abandonné. Elle avait d’ailleurs lu sur un site internet, et sur un vieux livre sur l’académie qu’il s’agissait de la propriété d’une famille bourgeoise, dont les deux enfants ont été retrouvé sans vie, dans leur lit. De quoi faire froid dans le dos, mais Théa n’avait pas peur des rumeurs et légendes. Par ailleurs, elle aimait voir les autres paniquer. Peut-être pourrait-elle s’amuser un minimum ce soir finalement.

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, un jeune étudiant s’approcha d’elle. Surprise, elle l’observa d’un air bizarre. Que faisait-il planter devant elle à la regarder ainsi ? Ne pouvait-il pas la laisser tranquille ? La solitude était ce qu’elle préférait. Et voilà qu’il la serrait dans ses bras. Il était fou ou quoi ? Non, pire, il était bourré. Théa le dévisagea, et recula de quelques pas. Plongeant son regard dans le sien, elle l’écouta parler.

« Je n’ai pas besoin d’un guide, bien que ce soit sympa à toi de t’être proposé. » lui répondit-elle. Il lui proposait même d’aller faire un tour dehors. Pfff. Comme si Théa était naïve, non mais franchement. « Ca ira merci. Je me passerais volontiers de sexe ce week-end. » lui répondit-elle cette fois-ci, presque séchement. N’était-il pas en train de lui proposer ça ? A moins qu’elle se trompait. Au fond, elle ne connaissait pas les hommes. Elle écoutait juste les rumeurs, même si elle n’y adhérait pas à chaque fois, mais cela suffisait totalement. Elle ne savait pas à qui elle avait affaire, car le sommet de la hiérarchie ne l’intéressait pas et était le dernier de ses soucis, mais au vu des filles qui relookaient l’homme en question, elle se doutait fort bien à quel genre d’homme il s’agissait.

Pensive. Assise en tailleur sur le sol limite crade de cette chambre, volet et rideaux fermés, on peut juste percevoir cette fumée qui s'échappe de sa bouche, une fois toutes les trente secondes. Vêtue seulement de sous vêtements de soie, dont le shorty est bouffé, un peu comme les sous-vêtements que portaient les femmes de l'époque. Elle avait pris sa douche cet après-midi, mais on remettait vite cela en question lorsqu'on voyait ses cheveux emmêlés, d'une manière sauvage et dépravée. L'armoire fermée était le point qu'elle fixait depuis une bonne demi-heure. Elle tira une nouvelle latte sur le joint et l'inspecta de son regard le plus froid. Swann, Swann, Swann. Swann était belle, Swann fait partie d'une famille puissante, Swann est respectée, Swann se fou d'à peu près tout, Swann est insensible, Swann s'est tapée un prof l'an dernier, Swann sourit très peu, Swann jette son argent par les fenêtres. Voilà comment on la perçoit Swann. Mais elle est bien plus que cela. Ses parents l'ont délaissée lorsqu'ils l'ont mises dans les bras de toutes ces nourrices, lorsqu'ils ont comblés son berceau rose de billets. Bien sûr qu'elle est la fille à papa, mais seulement quand elle a besoin de lui. Autrement, elle s'en fou, comme un peu de tout. Elle est ce qu'elle n'aurait jamais du devenir. Tout était tracé, elle devait être sage, perdre sa virginité au mariage, ne jamais sortir et beaucoup étudier afin de reprendre le cabinet d'avocat plus tard. Sa vie était écrite de A à Z et cela depuis son enfance. Oui, sous ce visage angélique, il devait y avoir de la bonté. Mais rien n'est arrivé. Elle s'est faite sauter par le premier trouvé à une fête à l'âge de quinze ans, elle a fumé son premier joint à seize ans et a sniffé sa première ligne à dix-sept ans. Elle a volé une porsche à l'âge de dix-sept ans aussi. Une jeunesse décadente. Peu à peu, Carmichael virait du côté du mal, sans ne s'en rendre vraiment compte. Elle disait profiter de la vie, elle disait vivre de beaux moments, elle disait que de toute manière ce sera toujours ainsi, qu'elle ne fera pas de famille, qu'elle n'aurait pas de putains d'enfants et encore moins un mari. Ouais, un chien lui aurait suffit. Elle disait aimer vivre à cent à l'heure et être hors la loi. Elle disait qu'elle crèverait d'un cancer à trente ans ou d'une overdose à vingt-cinq ans, alors rien ne lui faisait peur. Elle critiquait et jetait du champagne par la fenêtre de sa limousine sur toutes les catins qui faisaient le trottoir, et elle en riait pendant dix minutes avec ses amis, laissant l'un d'eux la tripoter car elle ne s'en rendait pas compte, trop défoncée. Son regard était animé à cette époque. La première année d'université s'est aussi passée ainsi. La deuxième s'entame. Elle est posée calmement sur le sol de cette chambre trop petite et qui l'étouffe. Son regard est vide, aucune émotion. Merde. Vingt ans. Vingt horribles années. Plus de six années qu'elle pourrie sa propre existence. Vingt années qu'elle n'a pas aimé. Aimera-t-elle un jour? Et ce manque, qu'elle comble par toutes ces drogues et ces pseudo-fêtes. Aujourd'hui n'est pas un jour normal. Elle se rend compte de tout. De sa vie minable. De sa vie qui n'a aucun sens. Aujourd'hui aurait du être un jour comme le précédent. Elle se serait levée, aurait tenté de joindre Nymphe, alors qu'elle sait très bien que sa cousine ne répond jamais, puis aurait appelé Brianna. Et elle serait allée dépenser son argent dans n'importe qu'elle connerie, histoire de. Mais aujourd'hui, maman est morte.

Elle n'a pas pleuré lorsqu'elle a reçu ce coup de téléphone. Elle ne pleure pas. Elle ne pleurera pas. Nous sommes samedi, le week end d'intégration est déjà commencé. Elle est calme, très calme et le noir lui fait du bien. Maman est morte. Bordel. Cette conne ne pouvait pas faire attention dans ce virage? Elle venait de boire après avoir découvert son mari au lit avec la femme de ménage. Swann savait bien qu'ils n'auraient jamais du l'engager, cette étrangère mexicaine au cul ultra gonflé. Swann ne s'attendait pas à avoir une nouvelle comme ça aujourd'hui, pas du tout. Elle termina son joint, écrasa la fin dans le cendrier et l'abandonna. Est-ce de la douleur ce point qu'elle ressent dans son coeur? Est-ce que pour la première fois elle était triste? Mais non, elle n'en avait pas le temps, on l'attendait, oui on l'attendait à la fête. Elle se leva vivement, ouvrit son armoire, se mit à fouiller, et à tout jeter à travers la chambre, de plus en plus vite, s'énervant sur chaque bout de tissus, et elle referma cette armoire aussi vide qu'elle même et donna des coups de pied dedans, des coups de points, se défonça les coudes aussi. Et tomba au sol, à genoux. Impuissante. Essoufflée. Mais pas une seule larme. Les yeux toujours aussi vides mais avec de grands cernes, et le teint encore plus pâle qu'habituellement. Au bout de quelques minutes, elle se ressaisi afin de se préparer quelques lignes.

Elle arriva avec une heure de retard à la fête. Étonnement éblouissante. Un pantalon/slim de cuire très moulant signé Givenchy, des spartiates cloutées à talons, aux pieds. Thanks Louboutin. Et un tee shirt des Clash - "London Calling", les manches retroussées, un noeud en bas à droite pour le resserrer et dévoiler un peu de chaire de son ventre, et un décolleté qu'elle s'était amusée à découper dedans il y a quelques années. Oui, car ce tee-shirt date mais pour elle, il est mythique et terriblement canon. Elle n'a pas pris la peine de coiffer ses cheveux, ils sont toujours emmêlés, lui arrivant un peu en bas ses épaules, toujours aussi blonds éclatants, légèrement ondulés, une frange trop longue qui laisse donc une sorte de triangle vide à son front, au dessus de son nez. Le fond de teint camoufle son teint trop pâle et ses cernes, ses lèvres naturellement rouges ressortent, ses yeux d'un bleus profond son maquillés de noir, mais toujours aussi vide que tout à l'heure.

Elle repéra le monde puis s'avança d'une démarche assurée mais tout de même un peu tremblante, serrant dans sa main gauche et près de son corps sa pochette noir Fendi en poil de cheval, je ne vous fais pas l'étalage de ce qu'elle contient, vous vous en douter fortement. Elle tapa sur les fesses Brianna puis Nymphe, en guise de bonjour.

- Bonsoir. Je ne suis pas trop en retard j'espère? Tiens tiens, Chuck Parker. Premier arrivé je présume?

Elle fit comme si de rien était. Swann se contente de continuer sa vie ce soir, comme si sa mère est encore parmi ce monde.

Lorelai semblait faire toute une histoire pour un simple petit haut, ou plutôt devrais-je dire un simple morceau de tissu, cachant tout juste la poitrine de Dakota. Combien de fois sa colocataire lui avait piqué des vêtements, ne trouvant rien à son goût dans son armoire. Allez quoi, elles sont après tout comme deux sœurs, autant pouvoir profiter de ce qu’offrait la garde robe de son amie.

« Zen ma belle. Je n’en fais pas toute une histoire, MOI, quand tu pioches dans mon armoire. »

Dakota aperçut alors sa meilleure amie faire son entrée au manoir, un véritable exploit. Elle lui fit donc un signe de la main, avant de se tourner à nouveau vers Lorelai.

« Alors, dis moi, qui était l’heureux élu ? » Un rire s’échappa des lèvres. Elle écouta la réponse de sa colocataire, puis rejoignit sa meilleure amie.

L’ambiance laissait à désirer, n’empêche…

Décidément, il ne semblait pas lâcher l’affaire, ni même comprendre que Théa avait tellement mieux à faire que de perdre son temps avec lui. Elle n’aimait pas discuter avec des personnes qu’elle ne connaissait pas, et encore moins lorsqu’il s’agissait d’un homme comme lui. Bien des filles semblaient vanter l’endurance d’Adam, Théa ne croyait aux rumeurs que lorsqu’elle avait pu le voir de ses propres yeux… Elle ne saurait donc jamais ! Et c’était bien mieux comme cela. Elle n’avait aucune envie d’être une fille de plus dans son lit. Elle n’avait d’ailleurs envie d’être la fille de personne, elle était terriblement mieux toute seule, loin des soucis qu’entraînait l’amour avec lui.

« Très drôle. » Lui répondit-elle froidement, sans même tourner la tête vers lui. C’est vrai quoi, il se croyait vraiment drôle là ? S’il croyait qu’il suffissait de sortir des blagues aussi nulles pour que Théa s’intéresse à lui, il se trompait. Seuls ses cours méritaient son attention, selon elle. Qu’attendait-elle pour partir ?!

« Oh, s’il te plaît, épargne moi ton baratin. » Silence. Puis elle continua, cette fois-ci en se tournant vers lui. C’était une des premières fois qu’elle plongeait son regard dans celui d’un homme. Etait-il sincère ? Elle en doutait. « Tout comme je doute pouvoir rencontrer quelqu’un qui arrêtera de me prendre pour une pauvre idiote naïve et en détresse. Ok, je suis petite. Ok, je suis souvent seule, et je parais fragile. Mais j’ai dix neuf ans, et durant mon existence, je n’ai eu besoin de personne. Et encore moins d'une personne aussi mal intentionnée comme toi. »

Théa jugeait rarement sur les apparences, mais les autres le faisaient toujours pour elle. Elle avait haussé un peu la voix, et elle savait que si elle ne partait pas maintenant, les larmes couleraient abondamment sur ses joues. Elle avait horreur d’être confronté à quelqu’un. Elle détestait cette soirée. Elle détestait cette école.

Elle l’avait cherché, et elle le savait. Pourtant, elle n’en revenait toujours pas qu’il puisse lui parler de la sorte. Ils ne se connaissaient pas, et il n’aurait jamais du empiété sur son espace de vie, celui dont elle avait besoin pour être bien, loin des autres. Il s’était trop approché d’elle, et elle n’avait pu supporté sa lourdeur, son baratin inutile. Théa ne serait jamais une étudiante comme les autres, elle était spéciale, différente, et elle le savait et cultivait ce qui la rendait unique. Qu’on l’aime, elle s’en fichait pas mal. Après tout, une fois son diplôme obtenu, elle ne remettrait plus jamais les pieds ici. Comme les détenus qui gravaient sur les murs de leur cellule jours passés coupés du monde, Théa comptait ceux qui l’éloigneraient enfin de ces personnes inutiles, bonnes qu’à faire la fête et l’amour.

Il devenait violent dans ses paroles. Il la détestait, cela se sentait dans son regard. Pourtant, Théa reste le regard plongé dans le sien, malgré les larmes qu’elles sentaient venir. Elle devait rester fière jusqu’au bout, lui clouer le bec une dernière fois, et le planter là, comme un con. De toute façon, comme il le disait, d’ici une dizaine minutes, ça serait après une autre qu’il serait. Théa ne comprendrait jamais ce besoin d’être désiré pour se sentir vivant qu’éprouvaient les personnes comme Adam.

« Visiblement, non, il n’y avait pas d’autres moyens avec toi. » Rester indifférente, froide, forte. Ce n’était pas Théa, elle n’y arrivait jamais, s’éffrondrait toujours avant la fin des discussions de ce genre. Mais elle devait y réussir. « Je ne suis pas un objet. Je n’ai pas envie de te parler. Je n’ai encore moins envie que tu essaies de me peloter, de me sauter. TU COMPRENDS ? JE VEUX ETRE SEULE. FICHE MOI LA PAIX. »

Elle avait hurlé, attirant de nombreux regards sur eux. Elle tremblait, les larmes venaient de monter à ses yeux. Elle devait partir. Adam était cruel avec elle. Elle le regarda, paniquée, puis se mit à courir vers la sortie, loin des regards de ces inutiles fêtards. Elle préférait mille fois mieux être dans un laboratoire que d’être dans le lit de ce gros dégueulasse.

Théa aurait voulu partir loin d’ici, rentrer chez ses parents, et s’enfermer à double tour dans sa chambre, pour ne plus en sortir. Elle aurait donné n’importe quoi pour ça, mais malheureusement, elle ne pouvait pas. Ses parents s’étaient ruiné pour lui faire accéder à cette prestigieuse académie qui lui permettrait d’atteindre son rêve : être diplômée, et réussir sa vie professionnelle. Elle ne pouvait pas les décevoir, et elle ne pouvait pas envoyer en l’air ses projets. Les larmes coulaient sur ses joues, et c’est d’un geste de la main qu’elle les essuya. Elle sentait déjà les regards sur elle, et les moqueries sur son passage. Elle courait, tentait tant bien que mal de sortir du manoir, mais toute l’académie avait rejoint l’endroit pour faire la fête, et se frayer un passage devenait chose impossible. Elle heurta de plein fouet un mec, qui hurla et la poussa sur un autre. Qu’est-ce qu’ils pouvaient être idiots. Les insultes fusaient, les commentaires déplaisants aussi. Mais bon dieu, qu’avait-elle fait pour mériter ça ?

Elle détestait Adam, sans même connaître son prénom. Elle n’aurait jamais cru que cela lui arriverait, elle qui d’ordinaire ne jugeait pas, et ne haïssait pas des personnes inconnues. Mais avec Adam, elle décrochait là le gros lot. Dans la catégorie gros-dégueulasse-usant-du-baratin-à-tout-va, il n’y a pas pire. Elle savait qu’elle aurait du partir lorsqu’on l’avait déposa sur le sol du manoir. Mieux, elle savait qu’elle aurait du s’enfermer à clé dans sa chambre. Claquant la porte du manoir, et manquant de s’écraser de tout son long dans les quelques marches qui menaient à la vieille batisse, Théa fut soulagée lorsqu’elle sentit l’air frais de la nuit. Elle ferma les yeux quelques secondes, puis fondit en larmes pour de bon. Elle se sentait nulle de réagir ainsi, et savait qu’elle aurait dû rester forte car Adam ne méritait pas ses larmes, mais cela lui avait été impossible. Cela avait été la goutte de trop, celle qui avait fait débordé le vase. Elle ne supportait plus rien ici, et seuls les larmes semblaient l’apaiser.

Alors qu’elle se pensait seule, Théa entendit une voix féminine lui parler. Elle releva la tête, puis détailla du regard la jeune femme qui se tenait devant elle. Que lui voulait-elle ? Lui faire du mal ? L’enquiquiner comme Adam ? Elle avait assez donné pour ce soir. Pourtant, la jeune femme semblait sincère.

« Oui, tout va très bien, merci. » répondit-elle, en s’essuyant une dernière fois son visage mouillé par ses larmes. Théa ne pouvait s'empêcher de se méfier de tout étudiant.