Une drôle de rencontre... [R. Théa]

- Salut! Bon tu ne me connais pas mais... Roh. Hey, je suis Becki, enchantée! Elle tendit la main au miroir et la retira en soupirant. Yep meuf bien ou quoi? Hey Hey, Théa c'est ça? Oh qu'elle coïncidence de tomber sur toi. Bonjour je m'appelle Becki et vous Théa? Non, je suis nulle nulle nulle. Allez Beck, respire, inspire, expire, inspire, expire, ne stress surtout pas, tu vas y arriver OUAIS! Aller, donne moi un B! Donne moi un E! Donne moi un C! Donne moi un K! Donne moi un I ! BECKI.Hey super cette choré je devrais la montrer à la capitaine peut-être... Bon c'est pas le moment, elle est à la chambre au bout du couloir, il faut que je l'espionne.

Oui, ça arrive souvent à la blondinette de parler toute seule, il ne faut pas s'inquiéter, ce n'est pas une malade contagieuse. Elle passa sa tête par la porte de sa chambre -où elle est toute seule pour le moment- pour regarder au bout du couloir. Au bout de vingt minutes -patiente la petite-, elle vit sa proie sortir de sa chambre, une serviette à la main et des affaires de douches. Elle va donc se laver! Bonne déduction Becki. Notre jeune Epley se dépêcha de prendre une serviette et s'empressa d'aller aux douches. Oui, je l'accorde, c'est un peu bizarre mais il faut savoir être déterminé et persévérant dans la vie, oui fort, fort comme Bex quoi! Arrivée au lieu, elle se déshabilla, se mouilla vite sous une douche, se mit la serviette autour de la poitrine et elle chercha Théa.

- AH! Te voilà!

Elle ne s'imaginait pas qu'elle lui dirait bonjour ainsi. Et encore moins dans de telles conditions. la brunette fut surprise de l'arrivée de la fille, elle en sursauta et s'empara de sa serviette pour se cacher.

- Oh ne soit pas pudique avec moi, on sera bientôt de grandes amies. Et puis j'aime les hommes. Oh oui, beaucoup. Je te conseille Chuck Parker, tu sais le plus connu de l'académie. J'fais fort hein? Oh non ne dis rien, je sais, je suis TROP forte quoi mais... C'est moi en fait. D'ailleurs je me présente, je m'appelle Becki Epley. Becki n'est pas le diminutif de, OH MON DIEU, je n'arrive pas à croire que je viens de dire un mot aussi compliqué sans réfléchir! Ma soeur serait fière de moi, elle s'appelle Theresa, je l'adoooore mais bon elle est genre à fond dans le religion, tu vois l'truc quoi, faut supporter d'entendre Jésus par ci, Jésus par là, à longueur de journées. Donc, je disais. Becki n'est pas le dimitif... Nan ... Dimutif.... Nan. DIMINUTIF! Oui, c'est ça! Donc, Becki n'est pas le di-mi-nu-tif de Rebbecca. En fait, je suis juste Becki quoi. J'étudie aussi les sciences. Et toi tu es Théa Brimberg, enchantée! Tu dois te demander comment j'ai deviné mais... Non je ne suis pas voyante, dommage, je suis allée fouiller dans les papiers de l'administration pour chercher l'une des personnes les plus intelligentes de l'académie, en première année et qui étudie les sciences. FELICITATIONS! Tu es la plus intelligente. Ohlala, comme je t'envie tu sais... Mais on ne peut pas tout avoir, la beauté et l'intelligence. Oh non attends! Je ne dis pas que tu es moche, au contraire, tu es très jolie, vraiment, bon c'est vrai que tu devrais faire un soin à tes cheveux et mettre un peu d'anti-cerne mais tu es vraiment belle. Au moins tu as tout, alors que moi je suis belle mais je suis stupide. Mais l'avantage c'est que... Elle devint très sérieuse et tapa sur sa tête avec son index. J'ai un sixième sens. Elle lui fit un grand sourire. Je peux deviner le temps qu'il fait rien qu'en touchant le bout de mes seins! Tu veux voir? Sans attendre de réponse, elle posa ses mains sur sa poitrine et fit mine de réfléchir. Il fait soleil. Elle regarda par la petite fenêtre qui est en hauteur, son visage s'illumina. TU VOIS! Qu'est-ce que je te disais? Mais évite de le répéter, je ne veux pas qu'on me prenne pour une mutante, j'ai vraiment pas envie qu'on m'enlève pour m'analyser dans un laboratoire. Bref, donc en fait je voulais te demander si tu serais d'accord de m'aider? Tu vois, pour les cours... Mes parents m'ont inscrite en médecine mais le problème c'est que je n'y comprends absolument rien ! Attends, je ne sais même pas ce qu'est un... Oops, voilà, j'ai encore oublié le mot, pourtant on me le répète souvent... Ah oui voilà ça vient... Ça vient... Ça vient... Ça vient... NEURONE! C'est quoi un neurone? Comment j'suis censée le savoir si on m'explique pas? Surtout qu'on me dis toujours que j'en ai pas. Alors, si je n'en possède pas, je ne vois pas l'utilité d'apprendre. Elle haussa les épaules, genre c'est-trop-logique-quoi. Alors, tu vas m'aider? Je te paierais à l'heure si tu veux.

Théa détestait cette ville, détestait cette école, détestait les gens qui l’entouraient. Mais elle ne le montrait pas, et ne s’en plaignait pas, comme à son habitude. Gardant ses pensées et sentiments au plus profond d’elle, Théa affronte cet horrible quotidien avec beaucoup de discrétion. De toute façon, contrairement aux autres filles de son âge, elle n’était pas là pour sortir avec des garçons, finir dans leur lit et faire la fête, alcool dans le sang. Non, elle était là strictement pour ses études et le futur diplôme qu’elle décrocherait avec une facilité à en faire mourir de jalousie tous les élèves de l’académie. Elle ne se faisait pas de soucis quant à son avenir. Par contre, certains étudiants de sa classe devraient songer rapidement à ouvrir les yeux sur leur médiocrité. Tous des fils et filles à papa, qui finiront avec une terrible moyenne, mais un diplôme en poche tout de même. L’argent, une autre raison qui poussait Théa à les détester. Ils ne méritaient rien, mais avaient tout. Tout le contraire de la jeune Brimberg. Perdant ses parents dans un accident de la route la veille de ses sept ans, ce fut sa grand-mère qui s’occupa d’elle, et qui paya cette école, voulant offrir le meilleur à sa petite fille. Malheureusement, Théa aurait donné n’importe quoi pour finir dans une autre université.

Etudiante en biologie, c’est sans surprise qu’après les cours, la demoiselle passait du temps supplémentaire au laboratoire pour approfondir ses cours, mais aussi à la bibliothèque, lorsqu’elle était désertée par les autres. Etre seule, était quelque chose que Théa connaissait que trop bien, mais que, contrairement à ce que l’on pouvait penser, elle adorait. Se montrer discrète, et ne rien dévoiler sur sa vie personnelle, était dans ses habitudes. Ce soir là, comme tous les soirs, ce fut vers les coups de vingt heures trente que Théa mit les pieds dans son dortoir. De nombreux bruits se faisaient entendre dans les différentes chambres, de la musique, du chant, des rires, des discussions animées, bref, il s’agissait bien d’un dortoir de fille. Elle posa rapidement ses affaires, puis repartit prendre sa douche. Elle se déshabilla tranquillement, n’ayant même pas vu que quelqu’un l’avait suivit et n’allait pas tarder à troubler sa solitude. A peine avait-elle ouvert le robinet d’eau chaude, une petite blonde fit son apparition. Surprise, Théa eut comme premier réflexe de récupérer sa serviette et d’en entourer son corps nu.

Silence complet pour Théa. De toute façon, elle était bien trop surprise pour ouvrir la bouche, pire, la blonde qui répondait au nom de Becki ne lui en laissait même pas le temps. Elle savait les filles particulièrement bavarde, mais Rebecca était carrément une exception, non mieux, un cas exceptionnel. Une folle. Oui, une folle. Théa ne savait comment réagir. Elle avait pour habitude qu’on vienne lui demander les réponses à des exercices dont elle seule arrivait à répondre, mais jamais une fille populaire lui avait demandé de l’aider. D’ordinaire, Théa ne disait rien, et se contentait de leur répondre qu’elle n’avait pas le temps. Certes, elle ne sortait pas, mais son emploi du temps n’en était pas moins rempli. Révisions, révisions, révisions, et lecture. Jamais, ô grand jamais, Théa laisserait de côté ce passe temps qu’elle aimait tant, le soir, au fond de sa couette, avec comme seule lumière, une faible ampoule épuisée.

« C’est que… » Silence. Elle était folle. Prendre ses jambes à son cou était sans doute la meilleure solution, mais ce plan se révélait plus dur qu’il n’en avait l’air. Elle était folle, mais surtout… dépourvue de connaissances indispensables pour avoir une place dans une académie pareille. Encore une qui peut remercier le compte en banque de ses parents, d’autant plus qu’elle semble viser la médecine. Mais bien sûr. « Ecoute, ne le prends pas mal, mais j’ai… disons… l’habitude d’étudier seule. J’ai vraiment beaucoup de travail, je n’ai pas le temps de faire autre chose. Tu devrais demander à quelqu’un d’autre. »

Simple. Mais la demoiselle était peu bavarde, contrairement à Becki. Elle fit un maigre sourire, se mordit la lèvre. Alors, comme ça, elle était la plus intelligente de sa classe ? Cela ne l’étonnait guère, elle était sans doute une des seules à avoir passer un test de culture général et compétences scientifiques pour intégrer l’école.

» théa • sois intelligente, et tais toi.